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Les Forts et les Purs
Note sur « LES FORTS ET LES PURS »
Manuscrit de Monsieur Jean-Louis Foncine
1°
Thème de l’ouvrage.
Nous affirmions il y a quelques années, après avoir lu le manuscrit
du « FOULARD DE SANG », que Monsieur Jean-Louis Foncine
était peut-être l’auteur de langue française sachant le mieux
écrire pour la jeunesse, avec une couleur, une force, un sens du
dramatique et du mystérieux jamais dépassés. Nous ajoutions à
l’époque que son ouvrage apportait un enseignement d’une rare
élévation.
C’est dans les mêmes termes que nous devons rendre comptes de son
nouveau roman. Si du point de vue strictement littéraire, l’œuvre
se présente comme un récit volontairement dépouillé, aux phrases
simples et sans élégance superflue, elles répondent très
exactement par ailleurs, aux préoccupations intellectuelles,
civiques et religieuses des adolescents de notre temps. Monsieur
Foncine semble commencer par recenser les aspirations, les besoins,
les inquiétudes même, de ceux pour lesquels il écrit. Et le livre
qui naît de la rencontre de quelques idées maîtresses, aussi
vraies hier que demain, avec certains des problèmes les plus
angoissants du moment, arrive exactement à son heure.
« LES FORTS ET LES PURS » ce sont ceux qui
acceptent à la fois de regarder la vie en face et de peser sur elle
pour gouverner un monde dont les rêves ont échappé à ceux qui ont
oublié son véritable sens.
Plus précisément encore, c’est la jeunesse pour laquelle l’auteur
a voulu écrire son livre, jeunesse qui ne refusera pas de combattre,
voire de s’offrir en sacrifice pour restaurer les basses d’un
univers véritablement chrétien, à condition qu’il sache lui
dévoiler le mystère de la vie en même temps que la grandeur de sa
mission. Plus que jamais aujourd’hui où il s’agit de choisir,
Monsieur Foncine révèle les âmes généreuses à elles-mêmes et
leur propose ce choix dont les meilleurs avaient la secrète
préséance.
L’histoire est simple. Michel Harlant a seize ans. On ne sait pas
très exactement s’il est scout ou simplement disposé à le
devenir. Pourtant il les fréquente, et comme il a un tempérament de
chef, il agglomère autour de lui une bande de garçons aussi
disparates qu’il est possible, mais dont la réunion forme une
véritable équipe. Un jour Michel rencontre Guy Morlovsky, qui le
cherchait pour un motif qui demeurera longtemps inexpliqué, et
l’aventure commence. On ignore quel liens, relient Michel à Guy.
C’est un garçon solitaire et sauvage, apparaissant et
disparaissant au gré d’une étrange fantaisie. L’équipe
l’attire : il l’aime, en même temps qu’il la fui. Il a
voulu tuer Michel, et finit par lui avouer la raison : le frère
de Michel, chef d’un groupe de maquisards a fait fusiller le frère
de Guy. Fidèle à la mémoire de l’assassiné, Guy s’est donné
pour tâche d’abattre Michel à son tour. Mais le frère de Michel
n’a pas voulu la mort du frère de Guy. Et celui-ci s’intègre
définitivement à l’équipe, en comprenant enfin le véritable
sens du mot fidélité
2°
Public et collections possibles.
Le bref résume ne peut évidemment donner le climat de l’ouvrage,
mettre en lumière le pathétique qui s’en dégage. Livre complet
parce qu’à la fois d’action et de pensée. . Et sa parution
après « DEUX RUBANS NOIRS » de Monsieur Pierre Labat,
revêt à nos yeux une exceptionnelle importance. Monsieur Labat
s’adressait énormément aux scouts leur livrant l’image des
meilleurs d’entre eux ; Monsieur Foncine s’adresse à tous,
et si ses héros deviennent Raiders, il montre au passage les autres
voies qu’il est possible de prendre pour atteindre un but final qui
lui demeure inchangé.
C’est d’ailleurs un des traits caractéristique de cet auteur,
que sa position volontairement un peu en marge de tout ce qui est
l’usage, la règle, l’officiel.
Il est long le chemin parcouru de la « BANDE DES AYACKS »
aux « FORT ET AUX PURS ». Mais il épouse très
exactement les contours de l’évolution subie par la jeunesse
depuis quinze ans. A l’heure où dans le domaine des lettres, il
est nécessaire de dénombrer les entraîneurs, les francs-tireurs et
les témoins, Monsieur Foncine demeure ce qu’il fut toujours un
précurseur.
A notre avis son livre vient normalement s’inscrire dans la lignée
des «SIGNE DE PISTE ». Les garçons ont toujours le même âge,
mais ils sont plus mûrs aujourd’hui qu’il y a cinq ou dix
ans. Il est bon de proposer un ouvrage comme « LES FORTS ET LES
PURS », dont soi-disant en passant, nous nous goûtons fort le
titre, à de tout jeunes adolescents. Le goût des vertus virils
n’accompagne pas forcement la première barbe : il la précède
bien avant et les temps troublés que nous vivons, nous font devoir
d’ouvrir au plus tôt le cœur et les yeux de nos enfants.
3°
Conclusion.
Manuscrit à accepter et à publier aussi rapidement que possible,
après quelques corrections de détails, n’influant nullement sur
l’ensemble de l’ouvrage, et indiqués ci-après en annexe. Nous
précisons à ce sujet que le livre nous parait parfaitement au
point, qu’il n’y a rien à y ajouter, ni surtout à y retrancher.
4°
Annexe.
Page
18 : « … les bandes inférieurs à 20 Mcls et à 5
watts… » à expliquer.
Page20 :
On rencontre trois fois le mot noyer sur quatre lignes.
Page
31 : « … se ramasse… » Veiller à l’accord des
temps.
Page
32 : « … les emprisonne… » Idem.
Page
56 : Louvemont ou Brumeval ?
Pages
66/80 : Surtout les chevaux ? Comment se les est-on
procurés ? Quand et comment les a-t-on rendus ?
Pages
97/98/99 : Curieux le parcours : Meaux – Porte de Pantin,
Vitry – Châlons, Ste-Menehould – Thieucourt, Bitche… Il n’y
aurait pas une petite erreur, tout au moins au début, par hasard ?
Page120 :
« … remarque Bernard… » Il y a certainement
erreur sur la personne, puisque Bernard arrive peu après.
Page
132 : Combien y a-t-il de skis cassés, en réalité ? Un
seul ou plusieurs ? In le texte : « Combien de skis
cassés ? Un seul, c’est une veine… ! … avec
les skis cassés, on va faire un traineau… ».
Page
175 : « … trois ou quatre pages à peine… »
Non d’avantage.
Serge Dalens le 30 mars 1951
Pour informations complémentaires : Hommage à Jean-Louis Foncine
Fiche de lecture Les Forts et les Purs
©2017 Christian Floquet et Michel Bonvalet
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