fiche lecture
LE VIOLON DE LA LIBERTE
Daniel ROUSSEAU
par Michel Bonvalet
Prélude contemporain aux deux romans historiques parus
initialement dans la collection Signe de Piste : Ciel des Sables et La
caverne du Temps (sous le pseudonyme de Daniel Valiant), l’auteur avait en son
temps, proposé à l’éditeur ce premier roman qui lui avait été refusé. Tout au
moins Jean-Louis Foncine avait-il demandé que le manuscrit fût revu sous une
forme mieux adapté à l’esprit de la collection. Daniel Rousseau se consacra en priorité à ses deux romans se
déroulant dans la Norvège des Vikings qui le passionnait et mis son premier
texte de côté, en sommeil, pendant de nombreuses années. Réécrit, modernisé, il revoit le jour 40 ans après pour le
plus grand plaisir des lecteurs. Le Violon de la Liberté est avant tout une ode à la musique
classique qui s’inscrit dans le cadre d’un roman d’aventures. L’auteur précise dans un autographe «…à lire avec la musique en fond
sonore ! » L’action se déroule en 1967, à une époque où n’existait ni
les portables, ni les jeux vidéo et autres Google ou Facebook, et où les jeunes
profitaient pleinement de leurs loisirs avec des exercices de plein air,
organisés ou non, de la musique et de la lecture. Il faut en tenir compte dans
la lecture de ce roman et oublier ce formidable décalage technique qui nous
sépare de cette période. Au sein d’un lycée parisien réputé, des jeunes musiciens ont formé un
orchestre classique auquel souhaite s’incorporer un jeune violoniste virtuose,
Volker (Dalzy de son surnom). Ce dernier a hérité de son grand-père mélomane Allemand un
violon qu’il appelle Harold ainsi que d’une mission, confiée avant son décès :
rendre un poignard à celui qui le lui a confié lorsque, militaire occupant, il
logeait dans les Pyrénées au château de Sept-Aiguesmont d’Aprelan, durant la
dernière guerre. Le leader de l’orchestre, Philippe Galdrec, prend Volker en
amitié et l’incorpore à son équipe. A la fin de l’année scolaire, il invite
celle-ci à venir, durant les vacances, camper en son château familial pour y
donner quelques concerts qui permettront de subvenir aux travaux entamés pour
sauver celui-ci. Le hasard fait parfois bien les choses. Le château n’est
autre que celui désigné par le grand-père de Volker, lequel décide de ne pas dévoiler
sa mission à son ami dans le but de tirer au clair le passé de sa famille. Le groupe de musiciens campeurs retrouve sur place un jeune
Norvégien, Cédric, engagé comme lad au Centre équestre dirigé par l’oncle de
Philippe et qui a placé sa tente dans la même prairie qu’eux. Débute alors un ensemble d’évènements qui vont accentuer le
mystère qui plane sur le château et sur un éventuel trésor. Les garçons et
filles de l’équipe vont se transformer en enquêteurs, historiens et
aventuriers, tandis que se nouent quelques tendres rapports amoureux entre
couples d’adolescents. Des aventures qui vont les opposer aux enfants du village avant
de réunir dans un même but « Les compagnons de l’Heptagone » et
« Les Chevaliers de la Crypte Rouge », retrouver la fameuse Crypte
rouge source de tous les mystères. L’ensemble accompagné de la musique classique (et jazz)
demeurant la passion principale de l’orchestre qui prépare quelques galas. Car
bien que la trame, bien montée, nous entraîne vers la découverte de faits
historiques et contemporains, avec les péripéties propres à une bande de jeunes
aventureux et imaginatifs, l’objectif musical proposé au départ demeure le but
ultime de ce roman plein de rebondissements, de musique et d’amitié qui flirte
avec l’histoire de France et celle, dramatique, des Cathares. La présence de Cédric qui découvrira qu’il est le descendant
des Asgard qui font l’objet des précédents romans cités plus haut, ajoute a l'énigme dont le voile sera levé en fin de lecture. On s’apercevra ainsi que le grand père de Volker a joué un
rôle important dans le mystère qui entoure le château. Lequel passionne
également un curieux professeur effectuant des recherches dans les archives,
dont le rôle n’est pas sans inquiéter les adolescents. Le texte est léger, fluide, agréable à lire et à entendre,
bercé par le violon magique de Volker. Daniel Rousseau réussit
à nous entraîner
à la suite de ses héros sans tomber dans l’aventure scoute qui se
termine par
une sempiternelle veillée au feu de bois. Il aborde également
franchement les amours d'ados et leur côté "éternel" et éphémère. On y croit jusqu’à la fin. C’est l’essentiel d’un bon roman. Je le recommande à ceux qui ont aimé les romans de Daniel Valiant...et
à tous les amateurs d'aventures mystérieuses et historiques. Sans
compter les amateurs de beaux sites car les Pyrénées sont également
omniprésents tout au long du roman. Le Violon de la Liberté Daniel Rousseau/Volker Reinhard Edition Jeanne de Rozereuil 2013
Où se procurer Le Violon de la Liberté : www.imaginareve.com ou http://www.thebookedition.com/advanced_search_result.php?keywords=le+violon+de+la+libert%C3%A9
©2014 Michel Bonvalet |